« Aujourd’hui l’abstraction n’est plus celle de la carte, du double, du miroir ou du concept (…) Elle est la génération par les modèles d’un réel sans origine ni réalité : hyperréel. »

– Jean Baudrillard – 

 

Chasser des animaux fantastiques sur le chemin de l’école (ou du travail!), voilà ce qui a été pour beaucoup la première approche de la Réalité Augmentée.

Le jeu pour smartphone Pokemon Go utilise en effet une technologie qui superpose en temps réel des images et du son sur un environnement existant. Ludique et pratique, ce principe est également employé par le fabriquant de meubles Ikéa pour permettre à ses clients de projeter leurs futurs achats directement dans leurs intérieurs.

La science-fiction est en passe de devenir réalité ou plutôt hyper-réalité ; smartphone, ordinateur et même lunettes nous permettent désormais d’expérimenter un quotidien déployé où s’ajoutent comme par magie des éléments fictifs.

Les domaines créatifs ont rapidement investi cette technologie et l’on imagine aisément le potentiel d’un tel dispositif pour les sciences, l’industrie ou encore l’éducation. Les médias y voient également une formidable aubaine, la Réalité Augmentée démultipliant à l’infini les surfaces de communication, elle est perçue comme la prochaine révolution technico-sociale.

Que penser de ce nouveau médium, gadget ou changement de paradigme ? A bien y réfléchir, comment peut-on augmenter ce qui existe, lui donner plus de sens qu’il en a déjà ?

On nous fait ici la promesse d’un monde tout en superlatifs mais qui reste fondamentalement une simulation. Un palimpseste de signes qui risquent de nous couper encore un peu plus de notre environnement.

Cette réalité que l’on veut à tout prix augmenter, quelle est son humanité ? Qui veut vivre dans un monde fantaisiste où sensible et fantomatique se confondent ? Est-ce un rêve ou un cauchemar ?

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